top of page

Témoignage de guérison d'Estelle : Rectocolite hémorragique (RCH)

Article écrit par Estelle Thiebaut pour Bonheur en Fleur - Manon Guyot


Manon Guyot est Naturopathe spécialisée dans les maladies chroniques, auto-immunes et inflammatoires, Réflexologue et Psychomotricienne D.E.


Consultations en visio et et en cabinet à Sérignan-du-Comtat (Vaucluse).


Toute l'histoire de Manon à découvrir ici.





Je m'appelle Estelle, j'ai 29 ans et je travaille dans l'animation socio-culturelle (dans une ludothèque !) mais je me dirige maintenant vers des projets de création autour du conte et de l'éveil artistique pour la petite enfance.




L'apparition de la maladie de Crohn





J'ai été diagnostiquée en 2009, j'avais à ce moment-là 19 ans ! Le temps passe tellement vite. Les symptômes ont commencé après la fin du lycée, j'entrais à l'Université en Sciences de l'Éducation. J'ai commencé à voir du sang dans mes selles... Un tout petit peu au début et je me suis demandée ce que c'était ou si c'était à cause de quelque chose que j'avais mangé.


J'ai eu très peur, étant très hypocondriaque à l'époque et depuis petite : je me souviens que j'avais toujours peur des maladies, des bactéries, d'"attraper" quelque chose. J'avais en particulier peur des maladies comme le cancer, les tumeurs ou même les maladies mentales.


J’ai essayé de faire des recherches toute seule pour savoir ce que ça pouvait être mais ça n’a fait que renforcer mes craintes... J'en ai ensuite parlé à ma mère qui m'a rassurée en me disant qu'il y avait d'autres possibilités et que ce n'était pas forcément quelque chose de grave.


Je suis donc allée chez le médecin qui m'a tournée vers une gastro-entérologue.  J'ai fait ma toute première coloscopie (avec le liquide de préparation délicieux à boire avant bien sûr!)


Et c'est à la suite de cela que j'ai été diagnostiquée de la rectocolite hémorragique (RCH) qui fait partie des MICI (Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin) tout comme la maladie de Crohn.





Je n'en avais jamais entendu parler jusque-là.


Je me rappelle à cette époque que j'avais même été très rassurée de voir que ce n'était "que ça", que je n'avais pas de cancer. Je ne me rendais absolument pas compte de ce qu'était cette maladie et de tout ce qu'elle pouvait impliquer en termes de confort de vie, d’isolation sociale, de douleurs... D'ailleurs avec les traitements de base (Pentasa en granulés au tout début), mes symptômes ont rapidement disparu.




Je n'ai pas de souvenirs très exacts des années qui ont suivi ni des débuts de la maladie car j'ai l'impression de ne lui avoir jamais accordée une vraie place, de ne pas en avoir pris vraiment la mesure.


Je me souviens qu'à l'université, j'avais des soucis de ballonnements, de gaz, qui me dérangeaient beaucoup... Je crois que la maladie s’est installée progressivement et que je n'écoutais absolument pas mon corps à ce moment. J'ai laissé les choses s'envenimer.



Quelques années d'errance




Les années qui ont suivi, les médicaments ont bien fonctionné (je suis passé par plusieurs traitements), les crises revenaient parfois puis on augmentait la dose de Pentasa avec des lavements en plus, et tout rentrait dans l'ordre au bout d’un moment.


Puis je suis restée 6 ans sans aucun traitement, en continuant à manger tout ce que je voulais, pensant que j'avais une alimentation plutôt saine en général.


Je me suis rendue compte par la suite à quel point ce n'était pas le cas : je mangeais beaucoup de sucre, de gâteaux industriels, pâtisseries, beaucoup beaucoup de pain, des pâtes (grosse addiction au sucre que j’ai toujours un peu d’ailleurs, enfin surtout pour le chocolat !)




Je ne parlais pas de tout ça à l’époque, à part à ma famille et quelques amis très proches, j’en rigolais d’ailleurs parce que c’est un sujet assez tabou et pas facile à aborder avec tout le monde. Beaucoup de mes amis n’ont appris que j’étais atteinte de la RCH qu’après une énième crise qui m’a forcée à être hospitalisée.


En mars 2016, alors que j'avais un travail qui me stressait beaucoup tous les jours même si c'était intéressant (je travaillais dans un espace qui accueillait des jeunes en difficulté) et après la mort de ma grand-mère, j'ai refait une crise qui cette fois ne s'est pas estompée avec les médicaments dont les corticoïdes qui auparavant avaient très bien fonctionné.

Ma gastro-entérologue m'a parlé de perfusions à l'hôpital, de l'AFA (Association de malades de MICI) et du fait qu'avec un traitement de ce genre, il fallait faire très attention à l’exposition au soleil du au risque de développer un cancer de la peau.






C'est à ce moment-là que je me suis effondrée, j'étais en pleurs devant la gastro-entérologue. Elle m'avait suivie depuis mes 19 ans et avait toujours été très gentille et douce.


Elle me disait à ce moment que l'alimentation n'avait rien à voir dans le déclenchement de crises, qu'il n'y avait rien à changer ou éventuellement adapter l'alimentation selon la crise (pas trop de légumes qui irritent les intestins). Et ça m'arrangeait bien ! Ne rien devoir changer ! Manger de tout ! Je n'étais pas du tout prête à changer à ce moment-là.





Mais c'est à partir de là que ça a commencé à trotter dans ma tête. J'ai été de plus en plus mal et de plus en plus stressée. Commence alors un cercle vicieux, les intestins étant très liés avec l'état psychologique. Les traitements n'étaient plus suffisants.


J'ai été hospitalisée 8 jours pendant lesquels les médecins m'ont mise sous anti-TNF, l'un des traitements les plus forts que l'on puisse donner à une personne atteinte d'une MICI. Ils ne m'ont expliqué le principe de ces médicament qu'après me les avoir administrés. Pour information, on ne m'a pas demandé mon avis.





Bien sûr, je ne pense pas que ça aurait changé quelque chose car à ce moment tout ce que je voulais c'est être débarrassée de tout ça, que les douleurs abdominales, les allers-retours toute la journée et toutes les nuits à la selle, les hémorragies cessent.


Mais dans ma tête, le travail de compréhension et d'acceptation avait déjà commencé inconsciemment.




Je commence à chercher d'autres solutions




Je me souviens avoir parlé avec mon directeur de l'époque de l'importance d'accepter la maladie, de prendre soin de soi d'abord avant de penser à faire les choses bien pour les autres... Il m'avait rassurée et c'est lui en tout premier qui m'a conseillé de voir une naturopathe. Je suis donc allé voir celle qu'il voyait lui-même. Elle m'a parlé de supprimer le gluten le lactose et beaucoup d'autres aliments.


Je me rappelle que ça m'avait paru violent à ce moment. C'était beaucoup trop d'un coup pour moi et je n'étais pas prête à tout changer du jour au lendemain.


J'ai donc continué comme je faisais, tout en sachant qu'à hôpital, la diététicienne me disaient de ne pas prendre du tout en compte cela, en me recommandant produits laitiers, céréales, pain, confiture : le menu équilibré recommandé en général.






Tout en continuant mes habitudes, je gardais tout de même en tête les conseils de la naturopathe et j'ai commencé à lire des articles, des livres, sur la naturopathie, sur la santé et la guérison naturelle et je me suis passionnée pour toutes ces questions. J’ai aussi lu des témoignages de personnes qui se guérissaient de manière naturelle, sans traitement chimique avec effets secondaires et notamment le témoignage de Jeanne Deumier qui s'est guérie de la maladie de Crohn et qui à écrit deux livres qui parlent de son parcours : "Diagnostiquée Crohn" et "Pour en finir avec Crohn".







Chercher les causes et l’importance d’y aller à son rythme




Quand je me suis mise à vraiment y réfléchir pour trouver les causes (multiples !) de l'apparition de cette maladie, je me suis rendue compte qu'elle était apparue suite à une période de scolarité au lycée qui avait été difficile à vivre pour moi, avec beaucoup de choses que j'avais enfouies, que je n'avais pas exprimées. Je n'avais pas été vraiment moi-même et je m'étais beaucoup inhibée, je ne m'exprimais plus aussi librement que je le faisais naturellement avant et j'étais devenue très timide à l'école (ce qui n'avait jamais été le cas avant). Il y aurait énormément à dire de cette période mais je ne me sentais pas du tout moi-même (en tout cas dans le milieu scolaire).


Par contre dans ma famille ou avec des amies proches, je me comportais comme si de rien n'était et je riais beaucoup avec mes copines. Mais je ne parlais pas clairement de tout ça et de l'appréhension que je ressentais au lycée.


J'ai entrepris tout un travail de recherches, de lectures, un travail sur moi et le fait de comprendre mes émotions. Mais la toute première chose a été de m'intéresser à l'alimentation. Je lisais donc ces témoignages de personnes atteintes de MICI qui avaient radicalement changé d'alimentation : arrêt du gluten qui est inflammatoire pour les intestins et qui rend ses parois poreuses, des produits laitiers, tout ce qui est industriel avec plein d'additifs, colorants, conservateurs, sucre...




Repas d'Estelle

(photo personnelle)



J'ai entrepris des petits changements et tout s'est fait progressivement. J'ai diminué le gluten. En ce qui concerne les produits laitiers, c'était plus facile pour moi n'ayant jamais aimé le lait et très peu le fromage.


J'avais comme des petits déclics au fur et à mesure et j'ai commencé à écouter mon corps, à reconnaître les aliments qu'il ne digérait pas. J'ai fait des "enquêtes" en tenant un petit journal de ce que je mangeais, avec les bonnes associations alimentaires.

Tout cela en parallèle du Rémicade (le traitement que j'avais en perfusions tous les deux mois à l'hôpital)




Nouvelle crise, arrêt des traitements et amélioration




Mon état s'améliorait mais tout n'était pas parfait. S'adapter à une nouvelle alimentation et savoir ressentir vraiment ce qui est bon pour toi, ça prend du temps même si l'arrêt de tout ce qui est inflammatoire impacte forcément positivement la santé.


Début 2019, j'ai recommencé à avoir des symptômes et je sentais que mon traitement ne fonctionnait plus. L'effet psychologique jouait aussi beaucoup je pense : je n'aimais plus du tout l'idée qu'on me mette ces produits chimiques dans le corps qui me fatiguaient et au vu de tout ce à quoi je m'intéressais maintenant, j'avais l'impression que ça n'aidait pas vers une guérison mais plutôt que ça me freinait.


Je suis retournée voir un autre naturopathe et nous avons mis au point des plannings alimentaires pour m'aider à gérer mieux l'alimentation, qui était d'ailleurs devenue une obsession et un casse tête à un moment donné pour moi.


Une crise est revenue et c'est à ce moment que j'ai décidé d'arrêter les traitements (pas forcément la meilleure décision pendant une crise d'ailleurs). Le médecin qui me suit a été d'accord étant donné que nous voyions bien que ça n'allait plus avec ce traitement. Il m'a dit qu'il fallait donc en changer. Je lui ai demandé de me laisser quelques mois, toute seule et on verrait après pour un traitement. J'avais confiance dans le fait que je n'avais pas besoin des traitements chimiques, que je n'étais pas dépendante de ça.


Il m'a tout de même prescrit pour me soutenir pendant quelques semaines des lavements de corticoïdes tout en sachant que ce n'était pas un traitement de fond.


J'ai alors continué ce que je faisais par rapport à l'alimentation mais de façon beaucoup plus stricte cette fois ! Arrêt total du gluten, lactose, produits transformés, sucres raffinés (j'ai conservé uniquement le sucre naturel des fruits et le miel).




Petit-déjeuner / goûter d'Estelle

(photo personnelle)



J'étais aussi beaucoup plus sereine : je faisais cette expérience et je nourrissais mon corps d'aliments qui lui faisaient du bien. J’ai également mis en place le jeûne intermittent en ne mangeant pas le matin donc avec une distance de 16h entre le repas du soir et celui du lendemain midi.


Quelques mois après ça, j'étais sortie de la crise et j'allais beaucoup mieux !


Et surtout, j'avais confiance en ce que je faisais et j'ai également continué le travail sur moi-même au niveau des émotions, du développement personnel, de tout ce qui était positif pour moi. J'ai toujours été positive mais j'ai travaillé encore plus cet aspect. Je me suis accrochée à ma certitude que j'allais y arriver.




Histoire de la RCH d'Estelle





Le traitement ne fonctionne plus et décision d'arrêt de tout traitement chimique par Estelle





Information importante :

L'ensemble des informations, opinions, suggestions et conseils diffusés sur le site https://www.bonheurenfleur.com ne constituent en aucun cas un diagnostic, un traitement médical ou une incitation à quitter la médecine conventionnelle ou à arrêter ses traitements. Il s’agit uniquement d’un partage d’informations, d'expériences et de conseils en hygiène naturelle uniquement destinés à informer sur le mieux-être.




Cicatrisation de la muqueuse intestinale


À noter : Estelle ne prenait plus de traitement à ce moment-là bien qu'il soit écrit "poursuite de l'Infliximab"






Mon alimentation aujourd'hui et mon mode de vie





Aujourd’hui, je n’ai plus aucun traitement depuis 2 an et 1 mois depuis l’arrêt des immunosuppresseurs. (article écrit en avril 2021)


Mon alimentation est composée de beaucoup de légumes et encore plus de fruits mais aussi des céréales (sarrasin, riz, quinoa…), des légumineuses parfois et oléagineux que je fais tremper.


Photo d'illustration



Je fais des écarts sur le gluten, lactose et sucre depuis quelques temps et j'écoute mon corps. Je sais beaucoup plus ce que je peux manger et ce qui me convient à tel ou tel moment même si je cherche encore parfois.


Le fait de partager mon mode de vie (avec mes collègues par exemple ou des amis ou personnes de mon entourage qui me demandent des conseils) me fait très plaisir.


Je fais aussi beaucoup de Yoga, j'ai fait beaucoup de danse puis du cirque aérien. J’adore pouvoir m'exprimer avec mon corps d'une manière artistique : mêler art et sport. Je me concentre beaucoup sur ma respiration et j’adore prendre des moments de relaxation pour apaiser toutes les pensées que je peux avoir. J'adore aller me promener dans la nature, respirer et je voyage beaucoup aussi ! D'ailleurs nous étions partis en tour du monde avec mon copain début 2020 mais nous avons du rentrer suite à la crise sanitaire (coronavirus) de cette année. J’étais partie sans traitement (très fière de moi) !



Estelle en voyage

(photo personnelle)







Je suis en rémission clinique complète depuis janvier 2020 et je sais que je suis sur le bon chemin.

Je continue à explorer mes passions : les animaux, les voyages, l'artistique, le piano, la protection de l'environnement et de la biodiversité qui m'appelle de plus en plus, le dessin aussi et je continue de chercher ma voie.


Mais surtout je sais maintenant comment faire pour aller mieux, vers quoi aller et j'ai acquis une belle confiance dans le fait que notre corps peut se guérir et se régénérer de lui-même, en l'aidant, que ça prend du temps mais que c'est un beau chemin d'apprentissage sur la vie, sur soi-même et pour découvrir plein de nouvelles choses.



 

Article publié le 27 avril 2021

Auteur : Estelle Thiebaut pour Bonheur en Fleur - Manon Guyot


Facebook : Bonheur en Fleur


Manon Guyot est Naturopathe spécialisée dans les maladies chroniques, auto-immunes et inflammatoires, Réflexologue et Psychomotricienne D.E.


Consultations en visio et et en cabinet à Sérignan-du-Comtat (Vaucluse).



 



L'ensemble des informations, opinions, suggestions et conseils diffusés sur le site https://www.bonheurenfleur.com ne constituent en aucun cas un diagnostic, un traitement médical ou une incitation à quitter la médecine conventionnelle ou à arrêter ses traitements. Il s’agit uniquement d’un partage d’informations et de conseils en hygiène naturelle uniquement destinés à informer sur le mieux-être. Les droits de propriété intellectuelle de cet article appartiennent à son auteur. La reproduction de cet article est totalement interdite sans la permission écrite de son propriétaire. ​

bottom of page